Ici je vous partage poésies et textes inspirés, que la magie de ce qui est dit et dissimulé entre les lignes, puisse venir vous parler, vous inviter à votre tour à faire vibrer vos mots.
Femmes bafouées
Femme violées
Femme frappées
Souvenez vous...
Vous êtes la naissance du monde
Quand au dehors tout gronde
Votre coeur est l'abris
En vous rayonne la vie
En vous se trouve la puissance
Vous pouvez la retrouver en conscience
Vos blessures sont béantes
Vos souffrances incandescentes
Venez à la rencontre de ce corps
Pourvu des pouvoirs mandragores
Faites rayonner votre féminité
Vous êtes plus puissantes que les meurtriers
Ils n'ont pas eu raison de votre âme
Par votre puissance tel un brise lame
Vous allez trouver le chemin de douceur
Vous connecter à la source, votre coeur
Femmes merveilles du monde, blessées, guerrière ou à terre, ne restez plus seules !
Votre féminin sacré va rayonner dans la puissance de notre union...
Réunissons nous, guérissons nous et portons au nu l'amour seul pouvoir guérisseur !
Elisa Roesch le 27 aout 2022
Le marchand d'amour.
Quelle est cette petite fille Elle ne veut pas être là, elle vacille
Ce pays de soleil et de cigale Pour elle une contrée étrangère abyssal
Vivant dans un monde de solitude Elle ballade sa tristesse avec son corps en servitude
Qu'importe il sait s'endormir Pour avancer... s'endurcir
Quelle est cette petite fille au cœur hémophile Avec ces autres enfants cruels l'âme immobile
Dans cette colonie dite de vacances Dieu qu'ils la malmènent la compassion en absence
Son corps reste celui d'une petite fille Que la souffrance fusille
Mais... elle a 14 ans cette petite fille ! Son corps a choisi
Elle ne grandira pas Elle découvre la mer pour la première fois
Elle y entre toute habillée Dévêtir son corps, désarmée...
Non elle ne le peut Tout en elle semble hideux
Peut-être une découverte ce soir En marchant dans la rue, c'est la foire !
Ses yeux regardent toutes ces couleurs Elle est enivrée de toutes ces odeurs
Ignorant tout le mouvement autour d'elle Elle arrive devant un stand qui l'appelle
Elle voit rouge, ça brille, c'est rond C'est la plus belle chose qu'elle ait vu ce rouge chaperon
Hypnotisée, son regard se régale... Inconsciente qu'elle se dévoile
Une voix la sort de ses rêveries Comment est-elle arrivée là, mémoire hémorragie
Son corps se déplace sans elle La voix s'adresse à elle... mais oui à elle
Incroyable... elle se croyait transparente Désemparée et tressaillante
« Tu en veux une » ? Ses yeux écarquillés ne comprennent pas, infortune...
Elle ne connait pas ces magnifiques sphères rouges Elles sont luisantes comme un miroir elles dansent et bougent
Il a compris... et lui dit « tu ne connais pas » ? De la tête elle fait un non timide et délicat
Aucun son ne sort de sa bouche L'âme méfiante et farouche
« C'est une pomme d'amour » ! Ouuua le nom est aussi joli que sa couleur velours
« Alors tu en veux une » ? Ses yeux fixent le bout de ses sandales brunes
Ses épaules pèsent et s'affaissent Elle répond « je n'ai pas d'argent » la gorges sèche
Il lui tend une magnifique pomme d'amour En lui disant « qui te parle d'argent... aller savoure »
Sa main cueille ce trésor sucré Contre sa main elle sent ses doigts coller
C'est bien vrai ? Il ne se moque pas d'elle ? Non... ses yeux lui sourient doux comme du miel
Cette petite fille que personne n'aime Ce jour-là est reparti avec une pomme d'amour comme totem
L'émotion vive dans son cœur Elle a croqué dans cet espoir d'un ailleurs
Le sucre et le sourire de cet homme Rien que pour elle avec cette pomme
Je voulais le remercier aujourd'hui, Car cette petite fille c'était moi ! Et cet homme humain et généreux, c'était le vendeur de pomme d'amour de la fête foraine de Bézier à l'été 1981... Il n'imaginait pas que 41 ans après, il aurait marqué la mémoire de cette petite fille, que son geste d'amour resterait gravé en elle... Il fut une de ces trop rare personne bienveillante qui allait être un repaire inconscient d'humanité et d'amour...
Je suis remplie de gratitude envers ces êtres qui par des gestes simples, des regards donnés peuvent redonner des forces et de l'espoir pour avancer même lorsque l'on traverse l'enfer... Merci à cet ange mis sur mon chemin...
N'oubliez jamais il n'y a pas de petits gestes, tout compte...
Elisa Roesch le 29/08/22
Les saisons de mon corps
Dès le départ dans ce ventre je n'avais pas toute ma place Avec cette masse j'ai dû partager mon espace
Maladie ou alliée D'emblée elle m'a dissuadé
Ne sors pas ! L'amour ne t'attend pas !
Arraché à ce cocon sanglant. Toi mon corps bleu et tremblant
Ma première mémoire de notre rencontre. L'horreur a commencé sa course sur ma montre
A peine quelques mois pour découvrir la géante Penchée sur moi telle une gorgone menaçante
La masse avait raison ! Je vais explorer les pires saisons…
Trois ans, la saison des découvertes et des rires Trois ans, mes trésors d'innocence tu vas ravir
Je suis projetée hors de moi J'avance privée de ma voix
De marbre et de silence je grandi Cette blessure invisible anéantie
Neuf ans, la pieuvre en moi s'insinue Ma conscience et mon âme dissolues
Je vais traverser toutes mes années Le corps et la pensée anesthésiés
Le volcan contenu grondant en silence Sur ses flans en gardienne la souffrance
Je chemine avec toutes ces ombres Taillant, élaguant pour sortir de la pénombre
Offrant à la lumière chacune de mes blessures Inondant d'or chaque fêlure
En accueillant la victime et la guerrière S'offre à moi des clairières
De ces nouvelles saisons Peintes de couleurs de fenaisons
Je trouve ma vraie origine sibylline Le royaume de la nature divine
Je suis la nature et je renais En elle je chemine avec ce corps en reflet.
Elisa Roesch 9 aout 2024 Photo Charline Fritsch
Pensées d'un matin gris.
Je suis à ma fenêtre et de là-haut je te vois sortir de chez toi avec ton chien...
Tu portes des lunettes fumées, mais je vois que ce matin ton visage est embrumé de larmes qui sont venues certainement pas plus d'une heure avant...
Je t'interpelle, tes gestes, les mots que tu ne dis pas parlent de ce matin plus difficile que les autres...
Nous échangeons sur la fraicheur de ce printemps sur notre envie de douceur, de chaleur...
La douceur qui te manque mon ami, c'est celle de ta moitié, ta douce, qui s'en est allée bien trop tôt, assassinée par ceux qui sont censés la soigner...
Ce soleil là, est allé briller ailleurs et le froid que nous ressentons demandera du temps pour être réchauffé́... Je voudrais t'emmener pas à pas nous réconforter aux souvenirs de ses sourires, de ses regards pleins de malice, de ses mots passionnés toujours avec délicatesse...
Un jour viendra où nous pourrons nous souvenir d'elle avec un cœur où la tristesse aura laissé place à l'amour qu'elle distribuait si généreusement...
Je te regarde t'éloigner, Je peux sentir le poids de ton chagrin qui alourdit ton pas, tes épaules sont légèrement courbées...
Les larmes montent brûler mes yeux en te regardant partir vers un exil pour ta promenade matinale avec ton compagnon qui lui aussi cherche son humaine...
C'est bien qu'il soit là, il t'entraine dans ses promenades quotidiennes au contact de la nature...
Elle sera la meilleure consolatrice, le creuset pour accueillir tes larmes.
La nature accueille tout avec silence et bienveillance, elle nous redonne son énergie, sa force et sa beauté pour que nous grandissions dans le vrai monde…
Celui dont nous faisons réellement partie
Loin des mirages douloureux l
Loin des prisons grimées en bonheurs éphémères !
Nous voudrions épargner à ceux que nous aimons les affres de la souffrance, des deuils, des épreuves
Nous avons à changer notre regard sur tout cela, car en réalité́ ils sont autant de panneaux indicateurs pour trouver la bonne route, notre chemin...
Le chemin qui nous permettra de grandir, d'illuminer, de partager, d'aimer et d'être enfin libre !
Libre, ce mot immense, de quoi le remplis-t-on ? Demandons-nous ce qui nous rend réellement heureux
Vous savez ces moments si particuliers, presque anodins où pendant quelques instants, en se rendant à peine compte, plus rien ne pèse ni le corps ni le cœur. Ces moments où nous nous sentons tellement léger que nous en sommes désemparés tant nous sommes habitués à être retenu au sol par de lourdes chaines qui nous empêchent de voler...
Et s'il était bon de se laisser prendre par ce vertige effrayant, allez-y essayez...
Même la peur laissez la passer, en réalité́ vous ne risquez rien...
Rien d'autre que de déployer vos ailes
Rien d'autre que de vous envoler dans un tourbillon enivrant de joie de beauté́ d'amour...
Vous me direz que fait-on de la tristesse ?
Elle est l'invitée indésirable qui pourtant nous élève si nous arrivons à apprendre à l'accueillir...
C'est une compagne exigeante, parfois même sévère... Son langage est si complexe que nous avons bien souvent du mal à la comprendre !
Nous n'avons pas envie de l'écouter ni de l'entendre !
Nous voudrions la chasser de notre maison
Nous n'avons pas envie lorsque nous dressons le couvert de lui laisser une place à notre table et pourtant...
Nous savons bien qu'elle est la tante acariâtre ou la sœur mal- aimé insupportable que personne ne veut inviter...
Si on pouvait l'évincer on ne serait pas contre l'idée...
Et pourtant elle fait bien partie de la famille…
Peut-être que pour l'apprivoiser devrions-nous apprendre à l'aimer elle aussi...
Et si en regardant de plus près son masque hideux, nous arrivions à suivre le sillon de ses rides profondes... Peut-être arriverions-nous à lire un chemin, un très long chemin fait, d'événements, d'apprentissages, peut-être même de certains sourires, toute une histoire... Notre histoire...
Peut-être qu'à ce moment-là̀ en la regardant bien dans les yeux, nous pourrions nous rendre compte qu'il y a chez elle aussi une lumière qui brille fébrilement...
Prête à adoucir le creuset dans lequel notre âme pourra venir se nicher pour la faire briller de toute l'intensité́ de notre humanité́ de notre empathie de notre grandeur sacrée...
Voyez d'un regard de tristesse et d'amour posé sur un ami qui s'éloigne avec sa peine, lorsque nous lâchons ce que nous pensons être du pouvoir...
Voyez jusqu'où̀ notre cœur peut nous mener...
Le voyage est immense, infini
Il recèle d'une multitude de petits chemins
Nous pouvons tous les emprunter tous les expérimenter Faire demi-tour pour en emprunter d'autres
N'est-ce pas l'intérêt du voyage... Pas de limites…
Alors je m'en vais vers ma journée
Portant en moi tout le chagrin et l'amour
Que mon cœur chéri discrètement
Pour mon ami qui s'éloigne sur le chemin
J'en prend ma part
Afin d'ouvrir ma conscience au monde
Et d'être un canal de ces vibrations
Pour moi et tous ceux que je croiserai aujourd'hui dans mon esprit et sur ma route...
Elisa Roesch. le 21 mai 2022